La Russie

Un pays aux milles visages

   
   
 
 
moscou

  Autres exemples :

L'interview de Vladimir poutine fin aout 2008 par le Figaro :

 

Autre exemple du figaro l'interview de Vladimir poutine fin aout 2008, la vigilance d'un blogueur a permis de mettre en lumière les "coupes de l'interview " et la traduction approximatives de certaines partis du teste. L'auteur a bien essayer de faire savoir ses approximations sur le site du figaro mais il a été systématiquement censuré, Sans la réactivité et la notoriété de Marianne, ce accident serait resté sans suite.
Le 19 septembre, Etienne Mougeotte, directeur du Figaro qui signait l'article contesté, répondait aux questions de Sylvain Lapoix dans "Interview de Poutine caviardée : Etienne Mougeotte s'explique". Le directeur du Figaro - et auteur d'une interview de Vladimir Poutine curieusement caviardée - affirme que la disparition de certaines questions, notamment sur l'Afghanistan, de la version finale n'est due qu'à un manque de place.

Extrait :

Dans quelles conditions s'est déroulée l'interview de Vladimir Poutine ?
J'ai obtenu 55 minutes d'entretien avec M. Poutine : je posais mes questions en français qui étaient traduites en russe et M. Poutine répondait en russe avant d'être traduit en français par un autre interprète. J'ai transcrit ce qui m'avait été traduit et je l'ai rédigé dans l'avion du retour [l'interview s'est déroulée le 12 septembre 2008 à Sotchi, en Russie, Ndlr] avant de transmettre cette traduction au bureau de M. Poutine. On m'a ensuite rappelé pour ajuster 5 ou 6 points puis j'ai réécrit une autre version qui a été validée à la virgule près par le bureau de presse, où mon interlocuteur s'exprimait dans un français parfait. J'étais maître des questions, ils étaient maîtres des réponses. Nous avons travaillé dans l'extrême urgence : le papier a été bouclé dans la nuit [du vendredi 12 au samedi 13 septembre, Ndlr].

Pourquoi la question sur l'Afghanistan, présente dans la version originale russe, a-t-elle disparu dans la version publiée dans Le Figaro ?
Ce que M. Poutine a répondu sur l'Afghanistan était extrêmement plat : il a dit que les combats étaient inefficaces, que les bombardements tuaient des civils et est ensuite parti dans une digression sur la lutte contre le trafic de drogue. Je n'avais qu'une seule page pour cette interview et j'ai décidé d'enlever la question sur l'Afghanistan, comme deux ou trois autres. J'ai dû faire des choix par manque de place. Si les Russes avaient pensé que cette question était importante, ils m'auraient demandé de l'ajouter.
Par ailleurs, je tiens à préciser que je n'ai pas obtenu cette interview de Vladimir Poutine grâce à Nicolas Sarkozy, mais par des réseaux totalement différents. Je trouve que ce début de procès que me fait Marianne est assez malvenu : vous cherchez la petite bête pour prouver que je suis le petit télégraphiste de Sarkozy. Vous faites un procès en sorcellerie au Figaro. Que les propos de Vladimir Poutine embarrassent le président de la République, je m'en moque ! Pour Marianne, Le Figaro, c'est le Grand Satan : certes, c'est un journal plutôt de droite, plutôt libéral et assez favorable à Sarkozy. Mais c'est tout : point barre ! Nos journalistes ne sont pas des laquais sans foi ni loi, prêts à toutes les compromissions pour la cause.

Plusieur faits concernant la traduction :


Un traducteur du russe vers le français, un autre du français vers le russe, l'interlocuteur du bureau de presse parlait "un français parfait" :
1) Comment la Russie est-elle passée du statut de "plus grand pays du monde" (version du site du gouvernement russe) à "pays le plus peuplé du monde" dans l'interview parue dans Le Figaro.
2) Comment M. Sarkozy peut jouer "un grand rôle dans la signature de l'accord" dans la première version et "un grand rôle de pacification" dans la seconde.

3)"Ce qui M. Poutine a répondu sur l'Afghanistan était extrêment plat" nous dit M. Mougeotte. D'où la disparition de la question sur l'Afghanistan. "Il a dit que les combats étaient inefficaces, que les bombardements tuaient des civils et est ensuite parti dans une disgression sur la lutte contre le trafic de drogue". La réponse était-elle si plate alors que le Parlement vote lundi sur le maintien des troupes en Afghanistan et que Le Monde publie un Point de Vue détaillé de A. M. Costa (directeur exécutif de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime) intitulé "L'Opium du terrorisme" (19/09/2008). Il semble pourtant que "drogue" et "terrorisme" inspirent... La troisème citation a curieux échos en ce millieu de l'année 2010.


 

 

 Exemples :

1 - S. Exc. Alexandre AVDEEV,
Ambassadeur de Russie en France

J'en veux pour preuve le coup de téléphone que j'ai reçu hier, d'une directrice d'école à Moscou, laquelle me demandait si elle pouvait emmener ses élèves à Paris en toute sécurité. Elle envisageait en effet d'ajourner son voyage, suite à la flambée de violence qu'ont connue certains quartiers de banlieue au cours des dernières semaines. Côté français, nous assistons à la même déformation de la réalité concernant la Russie. A en croire les médias français, la Russie se réduirait ainsi à un État totalitaire, violant allégrement les droits de l'homme et menant une guerre illicite en Tchétchénie ; notre pays n'aurait qui plus est pas opté pour la voie démocratique et la société civile ne s'y développerait pas suffisamment.

Ceci pour vous montrer que les journalistes contribuent incontestablement à créer des visions stéréotypées des pays qu'ils couvrent, ce qui peut se révéler dommageable, sur le long terme. Et si, au-delà de cette vision déformée de certains événements récents, les journalistes russes promeuvent généralement une image positive de la France, qu'ils voient comme un pays ami, ce n'est malheureusement pas le cas de la plupart des journalistes français, qui persistent et signent dans cette vision négative qu'ils développent de la Russie.

2 - Denys Pluvinage en Russie :

Je faisais à l'époque souvent la "navette" entre la Russie et la France. Dès le début, j'ai été frappé par le décalage entre l'image que les medias français donnaient de la situation en Russie et la réalité du terrain, telle que je la voyais tous les jours. Regarder les info sur TF1 (par exemple, mais toutes les chaînes avaient la même "vision") tenait pour moi de l'expérimentation surréaliste.

J'en ai parlé un jour au représentant local de la chaîne, Patrick Bourrat à l'époque. Comme il y avait très peu de Français à Moscou, le simple fait d'être de la même nationalité créait des liens qui ne se seraient peut-être pas noués d'eux-mêmes en France. Patrick prenait juste la succession d'Ulysse Gosset qui avait fait l'école de journalisme de Lille en même temps qu'un de mes amis. D'où la rencontre. Donc un soir où nous dînions à l'Olympe, je faisais la réflexion à Patrick.

Donc un soir où nous dînions à l'Olympe, je faisais la réflexion à Patrick.

- Pourquoi un tel décalage entre la réalité telle que nous la voyons tous les deux chaque jour et tes reportages sur la chaîne?

Il essaya, bien sûr, d'abord, de défendre les reportages :

- mais tout ce que je dis est vrai, les images sont réellement tournées, sans trucages,

- oui, mais tu ne t'arrêtes qu'à un aspect mineur des choses, et tes commentaires sont fragmentaires.

Il chercha à me démontrer que chaque reportage reposait sur quelque chose de réel et donc vrai. Mais il dû bien admettre que cette vérité n'était qu'une partie du tableau global et que cette partie était soigneusement choisie pour donner une impression générale particulière. Et le problème, pour moi, était que cette impression générale ne correspondait pas à la réalité.

La conversation roula toute la soirée sur ce thème et nous ne prêtâmes que peu d'attention aux danseuses sensées égayer notre repas. Ce n'est que vers la fin qu'il me donna cette explication :

- Tu sais, à Paris, j'ai un rédacteur en chef. Il a en tête une certaine image de la Russie avec des pointillés. Si mes reportages remplissent ces pointillés, ils passent à l'antenne. S'ils ne les remplissent pas, ils ne passent pas. Et si mes reportages ne passent pas à l'antenne, mon prochain poste sera au Botswana ou au Zimbabwe...

Apres Moscou, effectivement, Patrick est parti pour New York. Seul le malheur a voulu qu'on l'envoyât ensuite en Irak...

 

3 - Directeur du Centre culturel français de Moscou depuis 2005, Dominique Jambon ( extrait)
Comment qualifiez-vous la perception de la Russie par la France ?

Au niveau des medias, trop souvent caricaturale avec la reproduction d’une série de poncifs consternants. En fait, on a l’impression d’une méconnaissance profonde de la Russie d’aujourd’hui, de son évolution et de sa complexité. C’est une vision un peu paresseuse. Mais lorsque les relations arrivent à se tisser concrètement par les voyages, les échanges culturels, lorsque l’on se parle entre amis en dépassant les stéréotypes, la perception du pays se transforme, c’est un des buts de l’Année France –Russie et c’est notre travail quotidien ici en Russie.

4 - blogueur
Avec la Russie, c'est toujours pareil et je sens que ça va devenir une sorte de thème de ce blog. Quoiqu'il arrive, quelque soit le conflit dans lequel elle est engagée, c'est toujours elle qui a tort, est de mauvaise foi et doit rallier contre elle les nations civilisées. En tout cas c'est ainsi que la presse nous présente toute situation nouvelle.
Dernier exemple pris au hasard et parmi un véritable océan : un article du Figaro publié aujourd'hui sur la crise du gaz entre la Russie et l'Ukraine. Bien que l'article soit équilibré, il est annoncé par ce qu'on appelle dans le jargon un chapo disant : "l'Union européenne va envoyer des observateurs en Ukraine pour forcer la Russie a reprendre ses livraisons."
En réalité, ce que l'article ne dissimule pas d'ailleurs, c'est la Russie qui a réclamé ces observateurs pour donner du poids à ses affirmations sur le siphonnage par l'Ukraine des livraisons de gaz à l'Europe. Bien sûr, ce chapo est vraisemblablement du, non à l'auteur de l'article, correspondant en Russie, mais à un secrétaire de rédaction à Paris, voire un confrère de service étranger.
Mais si cela dédouane le correspondant, c'est aussi révélateur d'une position typique de la presse française qui conçoit que, dans le doute et sans info précise, on aura toujours raison en mettant les torts sur le dos de la Russie.

5 - Matreshka (72)
Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Ici quelqu'un a ecrit avoir le froids dans le dos apres avoir lu un article sur la Russie dans le Monde. Je dois vous dire que j'ai presque toujours le froid dans le dos lisant tout ce qu'on ecrit sur la Russie dans des journaux francais. Je suis Russe et j'habite la Russie mais quand je lis tout ca je ne peux pas croire qu'il s'agit de mon pays, je ne le reconnais pas, comme si on parlait de quelque horrible monde virtuel. Mais ou est la liberte de presse ou la conscience des journalistes? J'avoue que nous avons beaucoup de problemes mais ce que je lis parfois frise la science fiction.

Autres exemples :


Le 5 mai 2012 sur le site du Figaro («Poutine fait un pas vers les Etats-Unis») Figaro a Totalement faux 1 - S'est une initiative des USA et 2 - de plus Poutine a refusé de rencontrer Obama en tête a tête comme l'atteste le site dedefensa.org. Une caractéristique du figaro sont ses titres a l'emporte pièce. Source dedefensa.org

Certains éléments sont apparus, qui permettent de lier cette rencontre à la décision de Poutine de ne pas participer au G8, et donc de ne pas rencontrer Obama en tête-à-tête, comme cela était prévu (rencontre reportée “en marge” du G20, les 18-19 juin au Mexique). Nous allons tenter d’explorer les circonstances de la rencontre, autant que ses liens avec la décision de Poutine.

• La rencontre a été très discrètement annoncée, une fois qu’elle ait eu lieu, par des textes très brefs et sans aucune indication précise. Reuters fut le principal relais de la nouvelle hors de Russie, à partir d’Interfax. Il s’agissait d’une présentation assez vague couvrant l’appréciation d’une relance des relations USA-Russie avec le retour à la présidence de Poutine. Il était indiqué que Donilon avait remis à Poutine, de la part d’Obama, «un document de plusieurs pages et très détaillé, dont l'idée centrale est que Barack Obama est disposé à coopérer avec Vladimir Poutine pour faire avancer le processus de mise en place d'un partenariat entre les Etats-Unis et la Russie». Ce point, confirmé depuis, ainsi que l’orientation de la visite (Donilon venant en Russie), indiquent que c’est Obama qui a pris l’initiative de la rencontre, comme il avait pris celle de proposer un sommet en tête-à-tête “en marge” du G8, les 18-19 mai. On trouve cette rencontre Poutine-Donilon du 4 mai présentée très succinctement, avec une orientation différente selon la source, qu’on devinera aisément dans les deux cas cités : le 5 mai 2012 sur le site du Figaro («Poutine fait un pas vers les Etats-Unis») ; le même 05 mai 2012, sur le site de l’agence iranienne IRIB («Poutine pose des conditions au développement des relations avec les Etats-Unis»).

 

 

 Une presse occidentale mise au pas ? :

 

LES INTELLECTUELS FAUSSAIRES
- Le triomphe médiatique des experts en mensonge
Pascal Boniface
Jean-Claude Gawsewitch
19,90 €
2011
272 p
Depuis quelques années, le mensonge est devenu la marque de fabrique de plusieurs intellectuels. Ces «faussaires» qui assènent sans aucun scrupule des contrevérités pour défendre telle ou telle cause sont quasi intouchables. Quoi qu'ils racontent, on les respecte et personne, ou presque, n'ose dénoncer leurs (petits) arrangements permanents avec la vérité. Le triomphe de ces «serials-menteurs» représente une véritable menace pour l'information et la démocratie.

Les «intellectuels faussaires» dont il est question dans cet ouvrage sont bien connus. Ils s'affichent sur les plateaux de télévision et tiennent des chroniques à la radio ou dans la presse. Tous brandissent la morale pour nous faire avaler leurs couleuvres. Tous distillent des énormités et des concepts creux sur l'islamisme. En levant le voile sur leurs pratiques, Pascal Boniface dénonce une nouvelle «trahison des clercs». Un ouvrage corrosif qui démontre, exemples à l'appui, les mensonges de certains experts et autres donneurs de leçons très médiatiques. Une réflexion iconoclaste sur les dérives du débat intellectuel aujourd'hui en France.

Pascal Boniface est directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et enseignant à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris VIII. Il a écrit ou dirigé une quarantaine d'ouvrages ayant pour thème les relations internationales, les questions nucléaires et de désarmement, la politique étrangèrefrançaise ou encore l'impact du sport dans les relations internationales.

 

AFP - Les survivants de l'information :

Jacques Thomet
Broché

Paru le : 11/06/2009
Editeur : Hugo et Compagnie
Collection : Hugo doc
ISBN : 978-2-7556-0348-4
EAN : 9782755603484
Nb. de pages : 350 pages
Poids : 550 g
Dimensions : 15cm x 24cm x 2,5cm

En France, les sbires de Nicolas Sarkozy essaient de flinguer l'AFP ; aux États-Unis, Bob Dylan la ressuscite. Sa chanson Oxford rend hommage à Paul Guihard, journaliste de l'Agence France-Presse, abattu par la police le 30 septembre 1962 à l'université du Mississippi pendant les émeutes raciales. Une plaque à sa mémoire y a été apposée en avril 2009. Depuis 1835, plus de cent envoyés spéciaux de l'AFP ont été tués, blessés, détenus (dont l'auteur) ou expulsés dans le monde, pour avoir voulu informer. Qui était la maîtresse de Nicolas Sarkozy au " Figaro ", ou celle de " Monsieur Nicolas " (Jacques Chirac) à l'AFP, quels ministres ont envoyé en 2009 des textos incendiaires au P.-D.G. de l'Agence, pourquoi John Kennedy a-t-il été tué, quel secret la femme d'un général polonais cachait-elle dans son talon aiguille, qui BernardTapie traitait-il d'" enculé " et, même, quelle était la couleur du string porté par Carla Bruni en Égypte ? Tous ces secrets, et mille autres, vous sont révélés dans ce livre. Ce que les dictatures, les guerres, les raz-de-marée, et les tremblements de terre n'ont pas réussi, le parti du président français, l'UMP, rêve de le faire.
Il prévoit d'éteindre la flamme de la seule agence mondiale francophone en la privatisant, en la livrant aux financiers, en prévoyant le départ de deux cents salariés dont cent-vingt journalistes pour la réduire à un appendice du pouvoir ! Dans ce livre, quatre-vingt-dix-neuf journalistes et salariés de l'Agence se livrent à coeur ouvert pour nous révéler l'histoire de leurs dépêches " historiques ", sur cinq continents, en six langues, 24 h sur 24.
Ils sont tous déjà des " survivants de l'information ". Un témoignage unique !

 
 
 
 

 © Copyright 2010, Miki - Designed Miki