Zaz : testée et approuvée par la Russie :
La jeune révélation de 2010 séduit le public russe par des qualités artistiques considérées comme typiques d’un certain héritage français.( source le courrier internationale)
Le premier album de la chanteuse française Zaz (Isabelle Geffroy de son vrai nom) est sorti en France en mai 2010. Mais la Russie a attendu jusqu’à l’automne suivant pour le goûter vraiment : ce n’est qu’alors que son titre Je veux a commencé à passer régulièrement sur les radios. En France, Zaz n’a eu besoin que d’un mois et demi pour se placer en tête des ventes, et il est longtemps resté parmi les dix premiers.
Zaz est une trentenaire originaire de Tours. Elle a commencé à étudier la musique dès l’enfance, apprenant le violon, le piano, la guitare et le chant choral. Outre sa voix, elle a travaillé son physique en pratiquant le kung-fu. Elle s’est installée à Paris en 2006, où elle a débuté en se produisant dans les bars. Dans les articles qui lui sont consacrés, Je veux, écrite en 2007, est qualifiée d’“hymne à la liberté”. Dans cette chanson, Zaz dit en substance que l’argent ne la rendrait pas heureuse, et qu’elle préfère à toutes les conventions mondaines la liberté de s’amuser, de parler fort et de manger avec les doigts. Sur YouTube, le “clip officiel” a été vu plus de deux millions de fois en quelques semaines, mais la vidéo réalisée dans la rue est beaucoup plus expressive. Même si Zaz est surtout habituée à l’atmosphère des cafés, elle est souvent, depuis ses clips réalisés en plein air avec un accompagnement acoustique très chanson française, gratifiée de l’épithète de “chanteuse des rues”. Une magnifique vidéo la montre ainsi en train d’interpréter Dans ma rue, d’Edith Piaf. On la qualifie d’ailleurs parfois de nouvelle Piaf, un rôle majeur qu’elle-même ne dédaignerait évidemment pas. Cela fait plusieurs décennies que la France n’a pas connu de talent aussi proche de celui de la Môme.
L’autre référence revendiquée par Zaz est Fréhel, star du début du siècle dernier au destin tragique. Etre comparée à ces deux grandes dames de la chanson française est en soi un honneur, mais Zaz a aussi été gratifiée d’une reconnaissance concrète en remportant, en 2009, la finale d’un important concours de jeunes interprètes dont le premier prix était une aide financière pour la campagne de promotion d’un album, assortie de passages sur MTV.
Le chapitre russe :
Son parcours comporte un chapitre russe tout à fait étonnant. A l’époque où, en France, la jeune chanteuse faisait le siège des majors [2008], on pouvait aller l’écouter sans problème dans des villes comme Blagovechtchensk ou Birobidjan. Invitée par le réseau des Alliances françaises, elle parcourait l’Extrême-Orient russe et interprétait, lors de soirées culturelles, les tubes indémodables de Joe Dassin, Charles Aznavour, Mireille Mathieu, Patricia Kaas, Serge Gainsbourg et Edith Piaf, que les amateurs de chanson française apprécient dans le monde entier. En 2009, Zaz s’est à nouveau produite, dans le même cadre, de Vladivostok à Nijni Novgorod.
Il est d’ores et déjà certain que Mlle Geffroy prendra la tête des ventes de disques français à l’export. Son premier album est en effet idéalement dosé en ingrédients que les amateurs étrangers identifient communément comme propres à la “chanson française”. Voix rauque, guitare manouche à la Django Reinhardt, mélodies légères qui accompagnent des histoires sans importance voisinant avec d’amples ballades sur lesquelles le chant peut se déployer. Le tout soigneusement peaufiné auprès des passants des rues de Paris, mais aussi testé sur un public qui n’a jamais mis les pieds en France et ne le fera sans doute jamais.
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