La Russie

Un pays aux milles visages

   
   
 
 

 Les russes vivants en dehors de la Russie ( diaspora*) :

La chute de l'URSS a provoqué un choc pour nombres de russes, jusqu'alors bien que vivant en Ukraine , pays baltes ou pays d'Asie comme le Kazakhstan, il se considérait comme russe car l'URSS englobait tout ses pays . Mais du jour au lendemain ( au début des années 90) il sont devenu pour ainsi dire des étrangers dans le pays ou il sont nées et on toujours vécus, c'est le cas des russes vivants dans les états baltes et ceux vivant en crimée qui appartient maintenant a l'Ukraine.

                           
Estonie : Lettonie Lituanie Biélorusse Moldavie Ukraine Géorgie Arménie Azerbaïdjan Turkménistan Kazakhstan Ouzbékistan Tadjikistan Kirghizistan
25,6% de russes 29,6% de russes 6,3% de russes 11,4% de russes 5,9% de russes 17,3% de russes 1,6% de russes 0,5% de russes 1,8% de russes 6,7% de russes 30% de russes 5,5% de russes 1,1% de russes 12,5% de russes
                           


Les plus grandes diasporas russes vivent dans les anciens États soviétiques, comme l'Ukraine (environ 8 millions), le Kazakhstan (environ 4 millions), la Biélorussie (environ 1 million), l'Ouzbékistan (environ 700 000), Lettonie (environ 700 000), Kirghizistan (environ 600 000) et la Moldavie (environ 500 000). En Biélorussie, au Kazakhstan et au Kirghizistan, la langue russe est l'une des langues officielles. Enfin, le russe est encore très présent dans d'autres pays de l'ancien bloc soviétique comme l'Arménie. Depuis les années 90, beaucoup de Russes ethniques des anciens territoires soviétiques ont émigré vers la Russie, souvent en fuyant les politiques nationalistes, voire discriminatoires à leur égard. Nombre d'entre eux sont devenus des réfugiés (c'est le cas de certains régions d'Asie centrale et du Caucase, comme en Tchétchénie à l'époque séparatiste), forcés de fuir l'oppression politique, les actes russophobes ou les agressions à l'égard des Russes.

nb*: Le terme diaspora désigne la dispersion d'une communauté ethnique ou d'un peuple à travers le monde.

 

  Les états baltes :

 

Les deux ethnie Russes qui vivent dans les états Baltes ( Estonie, Lettonie) sont a l'origine de tension entre Moscou et les gouvernements Baltes, issue pour la plus part des colonisation de l'ère soviétique et d'une russification délibérée, il ont changée l'équilibre ethnique des 2 pays. La question du langage est encore très tendu, spécialement en Lettonie, où les Russes ethniques ont protesté contre les plans d'éducation en langue officielle plutôt qu'en russe.

La procédure de naturalisation a cependant été facilitée en Lituanie alors que la situation est beaucoup plus difficile en Lettonie et en Estonie. Cette situation s’explique par le fait que les trois pays baltes essayent de concilier leur volonté démocratique avec leur désir de rétablir l’équilibre démographique d’avant guerre. Au total, deux millions de ressortissants russes vivraient dans les trois pays baltes, ils représentent 35% de la population en Lettonie, 29% en Estonie et 7% en Lituanie.

Nb : Il est bon de mentionner que les états baltes ont durement souffert durant la période soviétique, avant la seconde guerre mondiale, leurs pays ont été annexé en 1939 et leurs élites déportées. Il est bon de mentionner ( et c'est moins connu ) que les baltes ont accueilli les allemands en libérateur (enfin au début) en 1941 et que qu'un certain nombres d'entre eux ont rejoints l'armé allemandes dans des unités SS notamment. (nb : ce n'est pas le seul pays a l'avoir fait)

 

  L' estonie :

Les Russes représentent 25,6 % de la population, la situation de cette " minorité n'est pas facile a gérer. Ainsi le démontage d'une statue de bronze érigée au coeur de Tallinn cristallise les divergences entre l’Etat estonien et les 350 000 Russes restés dans le pays depuis la fin de l’occupation soviétique en 1991.

Ainsi, en mars 2007, le Parlement estonien a adopté une nouvelle mesure, destinée à assimiler la minorité russophone qui représente près de 20% de la population. Cet amendement de la loi linguistique devrait rendre plus facile le licenciement des travailleurs ayant un niveau d'estonien insuffisant. La radicalisation des positions entre Estoniens et Russes semble toutefois plus nuancée au sein de la jeunesse.
Jelena, 21 ans, malgré ses origines russes, déclare : « S’ils veulent déplacer le monument, qu’ils le fassent. Je comprends leurs problèmes et leur point de vue. » Tina, jeune Estonienne qui vit précisément à côté du ‘symbole’ de la discorde et qui se sent plus proche des positions russes, soutient exactement le contraire : « Je ne comprends pas pourquoi ils devraient le déplacer. Il a été toujours là et les véritables problèmes ne sont apparus que quand le gouvernement a décidé de le déplacer ». En attendant, la communauté russe a déjà prévu le 9 mai une manifestation qui ira de la ville vieille au monument. A cette date, le soldat de bronze pourrait avoir déjà avoir déménagé.

La lettonie :

Les Russes sont encore la plus grande minorité dans la société lettone. Ils constituent environ 29% de la population lettone. Avec plus de 95% des Russes ayant le russe comme langue maternelle, il est clair que la transmission de la langue entre les générations fonctionne très bien. La « langue de la communication interethnique » n'a consolidé sa position pas uniquement dans le domaine privé. Le russe joue toujours un rôle important dans l’économie lettone, il est présent dans tous les médias et il est utilisé comme moyen de communication dans plusieurs organisations culturelles. Ces circonstances accordent aux russophones un degré élevé d’autosuffisance en ce qui concerne leur propre langue et les empêchent de se considérer comme membres d’une minorité. Les Russes, qui sont plus nombreux que les Lettons dans les plus grandes villes lettones, se considèrent plutôt comme membres d’une majorité.

Intégration ou résistance :

Les russes sont soumis a un cruel choix l'intégration a la nation lettone en apprenant le letton qui est une langue très différente du russe, ou la résistance et garder leur identité russe et transmettre leur langue maternelle a leurs enfants. Certain font le choix de l'intégration en faisant suivre a leurs enfants des cours de letton même si eux-mêmes trop âgées on du mal a la comprendre.

 

  La crimée :

La Crimée est une presqu'île située au Sud de l'Ukraine, plongeant dans la mer Noire, constituant une république autonome. Elle est reliée au continent par l'isthme de Perekop. Au Nord-Est se trouve la mer d'Azov. La région, bien que faisant partie de l'Ukraine, est essentiellement russophone. Elle a fait partie historiquement de l'URSS, puis de l'Ukraine en 1954, avant d'être rattachée à l'Ukraine indépendante en 1991.

La population de Sébastopole 400 000 habitants est très majoritairement russe, les ukrainiens ne représente moins de 20 % de la population. Ce contentieux est source de tension l'Ukraine et la Russie. De plus l'importance de la base navale de Sébastopole pour la Russie en fait un enjeux ethniques mais aussi et surtout géostratégiques, la flotte de la mer noire (russe) permet un contrôle de toute la mer noire.

La communauté russe est assez active, le ressentiment des russes envers l'Ukraine est d'autant plus vif que cette dernière est soutenu par Washington pour son adhésion à l'Otan, et qu'une partie du gouvernement est également pro-européen et en faveur d'un rapprochement avec l'union européenne. Toutefois depuis l'élection du nouveau président ukrainien Viktor Ianoukovitch début 2010, la situation semble toutefois aller vers l'apaisement avec la Russie, même si le problème de la Crimée demeure.

Il y a des association russes militant pour le rattachement de la Crimée a la Russie, ainsi le Front Populaire Sébastopol Crimée-Russie fédérant une trentaine de groupes et associations de Crimée a lancer un appel à l’endroit des députés du conseil suprême de la région ukrainienne à déclarer l’indépendance. Et il ne manque jamais une occasion de manifester leurs appartenance a la Russie a la grande colère des ukrainiens qui vivent en Crimée.

Concernant l'Ukraine :

Au-delà de la Crimée, dont la population est russophone à hauteur de 65%, la population ukrainienne rassemble un total de près de 30% de russophones, distribuée clairement selon une grille est-ouest, la majorité étant dans les oblasts orientaux, dans le bassin du Donetz ( région industriel, plutot riches en conparaison du reste de l'Uckriane). Le précedent gouvernement de Viktor Iouchtchenko ne voulait pas entendre parler de 2° langue pour le russe et était farouchement anti-russe. L'élection du nouveau président ukrainien Viktor Ianoukovitch plus proche de la Russie augure de nouvelle relation, en mars la rencontre du président Ianoukovitch avec son homologue russe Dmitri Medevdev a permis d'aborder les 3 problèmes : les contrats gaziers que Ianoukovitch espère réviser, la question de l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN et la situation des russophones en Ukraine. Aux termes de la Constitution, l'ukrainien est l'unique langue officielle en Ukraine. Le président Viktor Ianoukovitch propose d'appliquer la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires en vue de faire du russe la deuxième langue officielle du pays au niveau régional.

L'Ukraine est certes sous pression de ses deux partenaires naturels, Russie et Europe. Elle a appartenu à l'une comme à l'autre. En terme culturel, économique comme politique, elle appartient aujourd'hui aux deux : elle est l'intersection. A Kiev de jouer une stratégie d'équilibre assez finement pour faire valoir cette position comme atout, et non comme préjudice, stratégie beaucoup plus payante que la logique de confrontation du précédent gouvernement . Lors de son investiture : " L'Ukraine poursuivra l'intégration avec l'Europe et les pays de l'ex-URSS en tant qu'Etat européen n'appartenant à aucun bloc ...

 

  Le Kazakhstan :

Lorsque l'Union soviétique éclate en 1991, les anciennes républiques fédérées deviennent des États indépendants. Au Kazakhstan il n'y eut pas de débordement ni d'explosion de joie et pour cause les kazakhs étaient minoritaires dans leur propre pays ( avant l'indépendance les kazakhs représentaient 36%, puis 53,8% en 2001), cette disparité était en grande partie dut a la russification de la période communiste qui vis l'équilibre démographique profondément modifié. De plus, une grande majorité de Kazakh urbains maîtrisaient mal leur propre langue et ils étaient bien souvent russophones. Cette disparité ( dans d'autre recoin du monde) aurait put donner lieu a une situation explosive mais il n'en fut rien le gouvernement russe et kazakh eurent l'intelligence de gérer au mieux cette épineux problème.

D'une point de vue démographique :
En raison d'un taux de natalité très supérieur à celui des Russes et au retour continu des Kazakh de l’étranger, sans oublier le départ de plus de 1,3 million de Russes ( ainsi que d'autres minorités comme les allemands entre-autre ), les Kazakh ont connu une forte augmentation démographique depuis l'indépendance jusqu’à redevenir a partir de 2001, le premier groupe ethnique du pays.

D'un point de vue linguistique :
Ce ne fut pas si facile pour les kazakhs, le russe étant une langue dominante a tout les niveau de la société kazakh notamment dans l'enseignement supérieur. Bien que les établissements d'enseignement supérieur montrent maintenant un augmentation du choix en faveur de l'enseignement en kazakh, le russe est employé comme une langue d'instruction pour la majorité des étudiants. Toutefois, la part des étudiants russes dans les établissements d`enseignement supérieur continue de diminuer, tandis que celle des Kazakh a tendance à s'accroître. Quoi qu'il en soit, c'est l'évolution démographique, pour l'instant en faveur des Kazakh, qui sera le facteur décisif le plus important dans la réussite du processus de kazakhisation linguistique. nb : il faut souligner que les élites Kazakhs ne donnent pas forcément l'exemple, le russe est parlé assez souvent au gouvernement kazah.

Actuellement :
Le russe est devenu la deuxième langue officielle, les russes représente près de 30% de la population. Ils sont concentrés principalement dans le nord du pays (près de la Russie) et dans les grandes zones urbaines, en particulier à Almaty (ex-Alma-Ata) où ils représentent la majorité de la population, mais aussi dans des villes industrielles et culturelles telles que Petropavlovsk, Koustanaï, Oust'-Kamenogorsk et Koktchetav.

Pour finir :

Plus concrètement la situation des russes dans les ex-républiques de l'URSS n'est pas simple mais peut-on s'intégrer dans un pays sans perdre son identité linguistique, culturelle. Le gouvernement russe peut-il soutenir ses citoyens russes sans faire preuve d'ingérence dans les pays où vivent ses minorités sans pour autant les abandonner. Que feriez-vous si par exemple vous viviez en Bretagne et du jour au lendemain cette dernière obtiendrait son autonomie ? apprendriez-vous le breton ? facile de critiquer lorsque l'on n'est pas confronté soi-même a ce dilemme.

Mais aussi en Allemagne :

Mais la population russe en Europe ne se limite pas seulement aux pays baltes. L’Allemagne a notamment accueillie de nombreux russes depuis 1989. Il s’agit dans ce cas en grande partie des descendants des anciens colons invités en Russie à l’époque de Catherine II. Les russes pouvant prouver des origines allemandes bénéficient de nombreuses facilités pour acquérir la nationalité allemande. Aujourd’hui, 2,5 millions d’anciens ressortissants soviétiques ont quitté l’URSS pour s’installer en Allemagne.

Il faut rappeler combien les relations -souvent terribles- entre les deux pays sont anciennes. Comme l'illustre le destin de Sophie d'Anhalt-Zerbst, arrachée adolescente en 1744 à sa Poméranie pour prendre le chemin de Saint-Pétersbourg, puis devenir Catherine II. Plus près de nous, après la chute de l'URSS, des milliers de Russes de souche germanique (descendants d'immigrés « invités » par la même Catherine II) choisirent le « retour » en Allemagne. Formant ainsi aujourd'hui une population de plus de 3 millions d'Allemands russophones.

 

 

 

 

 

 
 
 
 

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