Les cosaques, une ethnie :
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La chanteuse Alsou est plus représentative du type arabo-turque |
Il ne faut pas confondre les Kazakh, un peuple musulman et turcophone, avec les Cosaques (du russe kazakh), un peuple de religion orthodoxe et de langue slave. Les Cosaques furent des cavaliers issus de l'une des composantes historiques du peuple russe et apparurent vers le XIVe siècle sur les confins méridionaux et orientaux de la Moscovie, dans un territoire limité par le Don, le Dniepr, le Kouban et l'Oural. Les deux communautés les plus importantes furent les Cosaques du Don, qui appartenaient au groupe linguistique grand-russien (russe), et celle des Cosaques du Dniepr, ou Zaporogues, rattachés au groupe petit-russien (ukrainien).
Une centaine de langues et quatorze familles linguistiques :
On dénombre en Fédération de Russie plus de 100 langues parlées sur le territoire réparties sur 14 familles linguistiques différentes telles que: langues indo-européennes, ouralo-altaïques, paléo-sibériennes…Certaines langues, comme le mordve, langues finno-ougrienne de la Volga, font l’objet de débats entre linguistes pour savoir s’il existe deux variétés d’une même langue, moksha et erzya, ou si ces deux idiomes sont deux langues distinctes, d’où la difficulté d’un compte précis du nombre de langues.
Cette riche diversité linguistique est, d’une part inscrite dans la Constitution de 1993 mais est également régulée par plusieurs textes de loi, dont le plus récent date de 2004. Ainsi, la Constitution indique dans l’alinéa 3 de l’article 68 que: «La Fédération de Russie garantit à tous ses peuples le droit au maintien de la langue maternelle, l'établissement de conditions permettant son étude et son développement». Outre l’importance de la reconnaissance de la garantie au droit linguistique, cet article fait référence aux peuples de Russie.
Un État multinational :
Malgré les différentes politiques de russification menées pendant la période de l’Union Soviétique ou même avant, la Russie reste et est officiellement un État multinational. Le dernier recensement de 2002 ne dénombre pas moins de 192 nationalités différentes. Jusqu’en 1993 le passeport des citoyens indiquait obligatoirement, à côté de leur citoyenneté russe, leur nationalité. Cette nationalité pouvait être ethnique (Tatar, Mari) ou non, puisque les Juifs constituaient une nationalité. La distinction linguistique en russe est sans équivoque. En effet, au concept de «rousskiï» qui signifie russe de nationalité, s’oppose le concept de «rossiïskiï» qui signifie également russe mais au sens de citoyen. Cette distinction peut paraître étrange pour les ressortissants français par exemple puisque nationalité et citoyenneté sont confondues en France.
Cette institutionnalisation de la nationalité en Russie permet de facto une reconnaissance des peuples et ainsi le droit qu’ils ont à s’auto-administrer. La Fédération de Russie est ainsi divisée en 83 sujets dont 21 sont des républiques dotées logiquement de gouvernements et de Constitution. Ce découpage administratif permet donc à ces républiques de légiférer sur leurs langues. En effet, outre l’alinéa 3 de l’article 68 cité précédemment, on peut également faire référence à l’alinéa 2 qui stipule: «Les républiques ont le droit d'établir leurs langues officielles. Dans les organes du pouvoir d'État et les organes de l'auto-administration locale, les établissements d'État de la république, elles sont utilisées parallèlement à la langue officielle.» Cette disposition garantit donc dans les textes une liberté de gestion de la diversité linguistique au niveau local. Voyons maintenant deux illustrations concrètes.
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